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Aujourd'hui, le secteur maritime utilise principalement des produits en métal ou en plastique d'origine fossile. Ces matériaux, qui vont des bateaux et des bouées aux cages et aux filets de pêche, se perdent souvent en mer et polluent l'environnement marin. Ils entraînent ainsi la mort des animaux marins qui s'y retrouvent piégés. De plus, des microplastiques et des additifs sont également libérés par ces matériaux, qui finissent par se retrouver dans la chaîne alimentaire marine et, en fin de compte, dans le corps humain. En raison de ces effets négatifs, le secteur maritime est considéré comme l'un des secteurs les plus polluants.
En Flandre comme en France, il existe de grands ports avec des compagnies maritimes où l'activité de pêche est importante. Dans le cadre de la pêche active (où un filet est remorqué par un navire) et de la pêche passive (où les filets et les cages sont déposés pour être récupérés ultérieurement), l'objectif est de réduire l'impact sur l'environnement marin. La pêche au chalut de fond est confrontée au problème de l'usure des filets, qui entraîne l'introduction de perruques pour chalut de fond (Dolly Rope), et de matériaux dans l'environnement marin.
Dans les pêcheries actives et passives, la perte d'engins de pêche peut entraîner une « pêche fantôme » et des dommages environnementaux.
Objectifs
Dans le cadre de ce projet, ce défi sera relevé en étudiant les matériaux biosourcés et/ou biodégradables qui peuvent être utilisés pour remplacer partiellement les filets et les cages actuels des pêcheries actives et passives. Dans un projet précédent, SeaBioComp (Interreg2Mers, 2019-2023), les premiers résultats prometteurs ont été obtenus pour les composites biosourcés à l'échelle laboratoire (niveau TRL 4).
Il a déjà été démontré que l'acide polylactique (PLA) biosourcé, combiné avec le lin, peut être transformé en composites et que le PLA forme moins de microplastiques que le polypopylène (PP) d’origine pétro-sourcée. Nous nous appuierons sur ces résultats pour atteindre un niveau de TRL plus élevé (TRL7). D'autres polymères biosourcés et/ou biodégradables seront également étudiés, à la fois pour des applications composites et pour des produits textiles tels que les filets et les perruques pour chalut de fond (Dolly Rope). L'objectif est de démontrer que les polymères et fibres biosourcés et/ou biodégradables conviennent à ces applications marines et ont un impact moindre sur le milieu marin et l'environnement en général par rapport aux matériaux actuels d'origine fossile.
Cela sera vérifié en testant les matériaux dans des environnements appropriés et en les soumettant à des conditions typiques des environnements marins, telles que des tests de vieillissement dans l'eau de mer, l'exposition à la lumière UV, la formation de microplastiques, l'effet des matériaux sur les organismes marins, la dégradation, etc.
Enfin, des tests de recyclage et une étude d'analyse du cycle de vie (ACV) seront également réalisés pour calculer l'impact environnemental et le comparer à celui des produits actuels.
Partenaires

Pour relever ce défi, SEABIOMAT fera appel à l'expertise complémentaire de différents partenaires.
Ainsi, Centexbel et l'IMT NE collaboreront pour caractériser et traiter les biopolymères à travers différentes techniques, allant de la formulation et du moulage par injection à l'extrusion de filaments et à l'impression 3D. Ces matériaux seront caractérisés en détail par des tests mécaniques ainsi que des tests de durabilité tels que le vieillissement en eau de mer, la biodégradation, la formation de microplastiques et l'écotoxicité, grâce aux laboratoires spécialisés de l'Ifremer et du VLIZ.
Pour atteindre des niveaux de TRL plus élevés dans ce projet, Centexbel, IMT NE et EV ILVO travailleront ensemble pour créer des démonstrateurs. L'Ifremer et EV ILVO s'associeront pour tester les démonstrateurs développés dans l'environnement marin et surveiller leur comportement dans l'environnement prévu.
En collaborant étroitement avec les secteurs des matériaux (via EuraMaterials) et maritime (via Aquimer et EV ILVO), les polymères potentiels, les techniques de traitement et les exigences en matière de processus sont largement connus, ainsi que les exigences en matière de produits pour le secteur maritime.
Ces secteurs bénéficieront donc directement de ce projet en acquérant de nouvelles connaissances sur les nouvelles applications possibles de leurs produits existants (pour le secteur des matériaux) et en découvrant de nouveaux matériaux durables comme alternatives à leurs produits actuels (pour le secteur maritime).
Financement du projet

Budget total
2.761.338,22 €
Financement FEDER
1.656.832,90 €