Pour augmenter le volume de production des matériaux de toitures bitumineux recyclés, il est nécessaire de séparer la présence historique des goudrons qui empêchent aujourd'hui leur recyclage en raison de leur teneur élevée en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qui sont nocifs pour la santé humaine (agent cancérigène). Ces produits présents dans le goudron sont interdits depuis 2010. En conséquence, les déchets de toiture contenant ces goudrons ne peuvent plus être réutilisés et sont désormais envoyés directement dans des décharges de classe I, où ils ne font qu'ajouter inutilement à la masse des produits non recyclés. Afin de transformer ces déchets en une nouvelle matière première pouvant être incorporée dans les lignes de production de membranes de toiture, un certain nombre de défis technologiques importants doivent être résolus.

Objectif

Une fois identifiées, comment les fractions polluées par le goudron peuvent-elles être séparées et décontaminées ? La réponse à cette question permettrait à l'industrie de se libérer partiellement des difficultés d'approvisionnement du marché européen en bitume vierge.

Le projet BitumClean vise donc à mettre au point un procédé industriel qui permettrait de séparer la fraction de goudron bitumineux des membranes de toiture mises au rebut, à faible coût et sans conséquences pour l'environnement. 

Il est à noter que seule la partie des goudrons contenant des HAP sera extraite. Ce projet constitue un défi à la fois technologique et environnemental. Les solutions envisagées comprennent la séparation des différentes fractions par extraction par solvant avec régénération de ce dernier et/ou par CO2 supercritique. Les résultats attendus consistent en la récupération des fractions nobles séparées et la fabrication de nouvelles membranes à partir de la fraction décontaminée.

 

bitumen schema

Approche circulaire du projet

Résultats escomptés

Les avantages apportés par ce projet sont nombreux et variés. Au niveau environnemental, le recyclage de ces déchets est une réelle plus-value et permettra de limiter d’autant l’utilisation de produits pétroliers. En termes d’image, cette plus-value sera exploitée pour se différencier de ses concurrents qui à ce jour ne mettent rien en œuvre concernant le recyclage et mettre sur le marché un produit avec un impact environnemental positif.

Insistons sur le fait que les solvants et/ou le CO2 utilisé pour décontaminer les vieilles membranes seront recyclés, ce qui augmentera encore le bilan environnemental des nouvelles membranes. Seul le goudron ne sera pas réexploité et converti en un produit d’intérêt dans le cadre de ce projet, même si de potentielles solutions existent.

La création d’une nouvelle filière de recyclage de déchets de membranes d’étanchéité induira un renforcement du volume de production. Un accroissement du chiffre d’affaires est prévu, tant au niveau national qu’international, le marché scandinave étant en effet fortement demandeur de produits à écobilan positif.

Des retombées positives sur l’emploi sont également prévues dans cette entreprise pour développer et faire fonctionner la nouvelle unité de recyclage et assurer l’augmentation du volume de production.

Partenaires de projet

Le projet BitumClean est mené par un consortium de 7 partenaires couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur :

  1. une grande entreprise (Imperbel S.A.), coordinateur et fabricant de membranes d’étanchéité de toiture
  2. une PME active dans la fabrication de machines de contrôle de tri (Rovi-Tech)
  3. un laboratoire de recherche universitaire, compétent dans l’extraction au CO2 supercritique (ULiège - NCE)
  4. un centre de recherche labellisé pour son expertise dans le domaine du textile et de la chimie des solvants (Centexbel)
  5. une PME reconnue pour le développement de régénérateurs de solvants (Eco-Dec)
  6. une autre PME (Jadition) dont l’expertise des milieux gazeux à haute pression est reconnue.
  7. une analyse complète de cycle de vie des membranes d’étanchéité pré-existantes et futures sera réalisée par l’ULiège-PEPs et ce pour chaque direction envisagée par le projet.

Tous ces partenaires sont complémentaires en termes de savoir-faire et d’expertise et disposent de l’ensemble des outils analytiques, des équipements et des infrastructures leur permettant de couvrir et de mener à bien tous les aspects de la recherche.